Les écoles de Nesles la Vallée et de Verville

Introduction

« Que serait un village sans son école ? Lieu des joies et des douleurs enfantines, elle tient dans la mémoire de chacun une place privilégiée ».

Les bâtiments scolaires

1884 : construction de l’école du centre. Elle peut accueillir 70 filles et 70 garçons, avec un « logement convenable » pour chaque instituteur. II y a 2 cours de récréation et 2 préaux en sous-sol, un pour les filles et l’autre pour les garçons.

1908 : il y a 41 garçons et 51 filles à l’école de Nesles, dont 26 viennent de Verville.

1937-1938 : le Conseil Municipal décide la « création d’un préau formant classe provisoire » qui pourra accueillir 48 enfants, ce sera la classe enfantine.

1939 : installation à Verville d’une salle de classe. La distance réglementaire, pour l’Inspection Académique, pour créer une salle de classe est 3 kms, Verville n’étant distant que de 2 kms, le projet de construction d’une salle de classe au hameau dès la fin du XIXè siècle n’a pu aboutir.

En 1939, il y a beaucoup de personnes réfugiées à Nesles et à Verville. Le Conseil Municipal décide d’installer une salle de classe à Verville en octobre, dans la salle à manger de l’institutrice.

1953-1955 : construction d’une salle de classe avec un logement et aménagement de 2 préaux. Il s’agit de la classe située le long du boulevard de Verdun.

1978 : ouverture des 2 classes de maternelle.

1992 : construction de la 5eme classe primaire et de la salle vidéo.

1996 : construction d’une salle de classe indépendante qui accueille aujourd’hui la section « moyens » de maternelle.

Effectifs scolaires et mixité

Prenons la classe des filles de 1932 ; l’institutrice Madame LAPOULLE a 5 élèves en cours préparatoire 1ere année, 10 en cours préparatoire 2eme année, 10 en cours élémentaire 1ere, 6 en cours élémentaire 2eme année, 7 en cours moyen 1ere année et 5 en cours moyen 2eme année et certificat d’études. Elle devra s’occuper de 43 fillettes âgées de 5 à 13 ans.

De 1884 à 1938, il y a l’institutrice des filles et l’instituteur des garçons. La classe enfantine créée en 1937-1938, cours préparatoire et cours élémentaire, reçoit pour la première fois des filles et des garçons.

Mademoiselle Bouillot aura en charge la classe mixte de Verville qui accueillera les enfants du hameau, filles et garçons.

En 1955, la nouvelle classe est réalisée pour tous les enfants de cours élémentaires. Les filles et les garçons de CM1, CM2 et certificat d’études resteront séparés jusqu’en 1968.

1992 : fin des classes à double niveau à Nesles.

La journée scolaire

1915 : Elle commence à 8 h 30 par un chant puis une pensée écrite au tableau qui sert de support à une leçon de morale. A 10 h, récréation d’un quart d’heure et sortie à 11 h 30. La classe reprendra à 13 h 30 pour se terminer à 16 h 30. Les enfants qui vont au cours quittent l’école à 18 h : ce cours est payant.

1931 : rentrée 8 h 30. Au coup de sifflet de l’institutrice, les enfants se mettent en rang au bas de l’escalier. Inspection de la tenue, mains… puis entrée en classe. La journée débute par une leçon de morale écrite au tableau. 10 h,  récréation d’un quart d’heure. Horaires de l’après-midi 13 h 30 – 16 h 30. Cours de 17 h à 18 h (payant). Monsieur POTIER, instituteur, commence par une leçon d’éducation civique. On chante en rentrant de la récréation du matin. Pendant cette récréation, on peut échanger des timbres : il y a un classeur de timbres pour la classe. En fin de semaine, on prend un livre de bibliothèque, ceux-ci sont rangés dans la classe.

1939 : Verville. La journée commence par une leçon de morale écrite au tableau. La récréation regroupe filles et garçons pour jouer à la balle au chasseur ou aux billes.

1999 : classe de CM1. La journée commence à 8 h 30 par un entretien maître-élève et continue par l’apprentissage des différentes disciplines au programme. 10 h récréation d’un quart d’heure.
Horaires de l’après-midi, 13 h 30 – 16 h 30. Etude payante de 17 h à 18h.

Les matières enseignées

1915 : grammaire, vocabulaire, histoire, géographie, arithmétique. Les filles font du dessin et de la couture. On a, bien sûr, des devoirs et des leçons.

1931 : les matières enseignées sont pratiquement les mêmes qu’en 1915. Notons cependant en plus l’apprentissage de la musique (harmonium joué par l’institutrice) et la pratique du sport avec de la gymnastique dans la cour.

1939 : Verville. La maîtresse assure aussi le cours complémentaire que l’on suit après le certificat d’études.

1999 : classe de CM1. Toujours les disciplines essentielles, français et mathématiques auxquelles s’ajoutent les activités d’éveil, histoire, géographie, sciences de la terre et technologie, l’apprentissage d’une langue étrangère et l’informatique. Musique, chant, arts plastiques et sports : mini tennis, VTT, piscine et équitation.

Maternelle

1937-1938 : la classe enfantine reçoit les très jeunes enfants jusqu’à l’apprentissage complet de la lecture.

1978 : ouverture de 2 salles de classe.

1996 : construction d’une troisième classe.

Quels sont les objectifs d’une école maternelle ?

L’éducation motrice (déplacements, latéralisation, piscine pour la section des « grands », éveil des sens et de la sensibilisation).

Ateliers d’écriture et de lecture. Bibliothèque.

Les sorties en 1999 des classes maternelles

Classe de découverte pour les « grands » au Château des Trois Vallées à Tournon Saint-Pierre (Indre et Loire).

Spectacle de Noël à l’école, contes de Noël et chants.

Sortie de fin d’année pour les moyens et les grands au zoo de Vincennes.

Vacances et sorties scolaires

1915 : la rentrée des classes se fait le 1er octobre et la sortie le 31 juillet.

Il n’y a pas de vacances scolaires au cours de l’année. Seuls sont fériés les jours de la Toussaint, de Noël, de l’An et les lundis de Pâques et de Pentecôte. Il n’existe aucune sortie scolaire, ni fête propre à l’école, ni travail manuel ou décoration spécifique à une fête.

1931 : ce sont les mêmes qu’en 1915. Monsieur Robert Potier organise une sortie en forêt le jour de la fête de son saint patron.

1939 Verville. La classe sort de l’école accompagnée de l’institutrice. Les élèves feront ensuite une sorte de rédaction sur ce qui a été observé pendant la sortie.

1999 : classe de CM1. Rentrée des classes le 06 septembre et sortie le 1 Juillet 2000.

Vacances de Toussaint : 1 semaine, de Noël : 2 semaines, de février : 2 semaines et Pâques : 2 semaines.

Récompenses et punitions

1915 : on reçoit des bons points, mais pas d’images. Le classement mensuel est inscrit sur le livret de l’élève. Quand on bavarde ou rit, on va au « coin » ou on est « retenu » le jour même.

1932 : récompenses. Les enfants reçoivent des bons points : pour 10 bons points, on a une image. Pour les garçons, il n’y a que les bons points.

1939 : Verville. Les grands n’ont plus de bons points, ceux-ci sont réservés aux petits.

  • Punitions.

A l’école des filles, on peut faire des lignes ou être retenu le soir. Pour les plus grandes, on peut même être envoyée dans la classe des petits dès la construction de la classe enfantine.

Quand on est un garçon et que l’on est puni on va au coin, rarement on reçoit un coup de règle sur les mains. On peut aussi sortir de la classe et attendre sur le perron.

1939 : Verville. En principe on est sage, mais quand les leçons ne sont pas sues, on peut avoir des lignes à faire ou être retenu après la classe.

  • La distribution des prix.

En 1915, la distribution des prix a lieu devant le perron de la mairie en présence du Maire, de l’instituteur, de l’institutrice et des seuls enfants.Elle a lieu à la « baraque » à la fin de l’année scolaire. Etaient présents lors de cette cérémonie le Maire, les Conseillers municipaux, les enfants et leurs parents. Présence de la musique nesloise. Au cours de cette cérémonie étaient remis les diplômes du certificat d’études primaires.

1967 : suppression de l’examen du certificat d’études primaires à Nesles. Arbre de Noël à la « baraque ». Des petites pièces de théâtre sont jouées par les enfants et un goûter leur est distribué (un gâteau et une orange).

1939 : Verville. A Verville la classe est décorée avec des guirlandes fabriquées par les enfants et des dessins sont réalisés sur les tableaux.

1999 : classe de CM1. Punitions : privé de jeux pendant la récréation, de 5 à 10 minutes ou lignes à faire.

Fête de Noël. Décoration de la classe et installation d’un sapin. Distribution de chocolats et sortie à Paris toute la journée pour toutes les classes du primaire:

    • Visite des coulisses du Grand Rex et des Grandes Eaux, film Mulan.
    • Fête des pères et des mères : réalisation de petits objets.
    • Carnaval et kermesse de fin d’année organisés par les parents d’élèves.
    • Voyage de fin d’année : visite du Château de Compiègne et du Wagon de l’Armistice.

 

Caisse des écoles

La loi du 28 mars 1882 a fait obligation à toutes les communes d’être pourvues d’une Caisse des Ecoles et d’une commission municipale scolaire. La Caisse des Ecoles de Nesles a été créée le 08 juin 1882 et la commission scolaire date de juin 1886.

Nous remercions pour leur collaboration Mesdames Henriette Tarlier, Lucienne Americo, Jeannine Sevault et Renée Nativel ainsi que Messieurs Pierre Cogoluenes et Jean Leclerc.

Christiane Roche, institutrice
Joëlle Laufenburger, La Mémoire du Temps Passé
Exposition 1996

 

Tribulations de deux jeunes Nesloises

à la poursuite de leurs études

aux alentours de 1930-1945.

«Ma sœur et moi avons suivi le cursus normal des fillettes de Nesles. Scolarité sans histoire : classe unique pour toutes les divisions, qui était profitable à toutes les élèves. Nous passions sans surprise d’une section à l’autre, chaque élève profitant à la fois du cours qui lui était destiné et de celui qui s’adressait aux plus grandes. Ainsi, nous nous hissions sans effort au niveau du certificat d’études. Au-delà, il fallait aller au cours complémentaire de Beaumont ou au Lycée de Pontoise. Jusqu’à la guerre, nos parents ayant choisi Beaumont, nous étions pensionnaires chez une charmante vieille dame, du lundi au mercredi et du vendredi au samedi, notre père assurant la liaison en voiture.

La guerre allait modifier et compliquer nos déplacements (à commencer par la suppression de la pension) et nous avons été astreintes au voyage quotidien Nesles-Beaumont, ce qui tournait quelquefois à l’expédition !

Il a donc fallu emprunter le fameux petit train à voie étroite qui, nonchalamment et non sans bruit menait ses voyageurs de Marines à Valmondois et retour. Ma sœur et moi avons vite bénéficié d’un petit privilège. Lorsque nous étions en retard à la gare de Nesles, le train démarrait très lentement afin de nous récupérer au passage à niveau de la rue de la Falaise (disparu depuis). Il faut dire que le train passait à 06 h 30 et qu’à l’arrivée à Valmondois nous devions attendre 1 heure entière la correspondance pour Beaumont dans la gare non éclairée, non chauffée et dépourvue de sièges !

De plus, un jour le petit train a été réquisitionné pour transporter des soldats allemands (des réservistes) cantonnés vers Marines pour les amener sur leur lieu de travail (Creil je crois). L’un deux, un homme ayant dépassé la quarantaine et qui nous paraissait bien vieux, nous poursuivait d’attentions nullement déplacées. Il nous offrait des bonbons ou chocolats que nous refusions d’un air offensé. Ce soldat s’arrangeait aussi pour monter dans notre wagon, ce qui nous donna bien vite l’idée d’un jeu. Nous montions avec lui dans le même compartiment, et au moment du départ, nous changions brusquement de wagon ! Mais il ne s’est pas découragé rapidement.

Pour le retour le soir, nous descendions à la gare de l’Isle-Adam d’où nous regagnions notre domicile à pied. L’été, c’était une promenade sportive (sauf en cas de pluie). Mais en hiver dans le froid et l’obscurité, nous avions peur et pour nous donner du courage, nous chantions à tue-tête. N’était-ce pas la meilleure façon de conjurer tout danger ?

Lorsque le petit train avait à affronter quelques difficultés (neige, déraillement, absence de correspondance à Valmondois), nous n’avions d’autre solution que celle de revenir à pied à Nesles, au grand désespoir de ma mère. Malgré cela, nous ne nous sentions pas malheureuses et nous prenions avec bonne humeur les avatars de notre scolarité.

Les jeunes d’aujourd’hui devraient comparer ce périple avec les avantages que leur procurent les progrès de la société et dont ils n’apprécient peut-être pas toutes les facilités offertes. »

Simone Grosse

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