En voulant raconter l’Histoire de Nesles-la-Vallée depuis ses origines, il arrive un moment où nous ne pouvons laisser de côté ses pages douloureuses.
Dans ma jeunesse étant très souvent à Nesles, il y avait derrière la maison de mes parents, chemin Saint-Denis, un vieux couple M. et Mme Binet: lui avait été fossoyeur au cimetière de Nesles et elle, en bonne paysanne, s’occupait de son grand jardin et élevait lapins et volaille.
En 1938, première alerte avec une mobilisation partielle.
En 1939 à la déclaration de la guerre, mon père avant d’être mobilisé avait eu la bonne idée pour nous protéger, de nous évacuer à Nesles. C’est ainsi que moi Parisien j’ai été écolier de Nesles avec mes camarades de jeux. De nos jours, avec ceux qui restent, nous avons le plaisir de nous raconter cet épisode d’école avec M. Potier instituteur et secrétaire de mairie. Ceci raconté, ma vieille voisine Mme Binet disait à ma mère : « Dire qu’à l’âge que j’ai 75 ans en 1939 j’aurai vu trois guerres et j’espère bien ne pas revoir les Prussiens ! » Effectivement en 1870, toute gamine, elle se souvenait très bien des Cavaliers Prussiens et de la Défense de l’Oise. En 1914 début de la Deuxième guerre et Première guerre Mondiale, elle se souvenait du passage de groupes de Hulans venus en éclaireurs dans notre commune, à plusieurs reprises. Cette guerre, hélas ne s’est arrêtée, qu’en 1918.
En 1939 début septembre déclaration de guerre. Inutile de décrire cette sombre période qui dura jusqu’en 1945 Deuxième guerre mondiale.
Le 10 juin 1940, jour de l’arrivée des troupes allemandes à Nesles, ma mère et moi-même avons pris place dans les deux dernières charrettes de la Ferme Bertheuil qui partaient en exode. La deuxième charrette menée par M. Adam, ne laissa derrière nous au village que quelques personnes.
Nous quittons Nesles vers 16 heures en direction d’Auvers-sur-Oise: arrivés au Valhermeil en bordure de l’Oise, nous sommes des dizaines de charrettes qui n’avançons que très lentement.
Sur notre droite en haut de la colline boisée, nous voyons les bâtiments de Radio Coloniale qui tout à coup sont mitraillés par des avions Allemands, (ceux-ci sont à la hauteur des toits).
Après s’être concertés quelques instants, nos deux conducteurs d’attelages ont conclu qu’il était inutile d’aller plus loin et plus raisonnable de revenir à Nesles: il était environ 19h30. Toute la nuit nous avons croisé des soldats Français marchant en sens contraire d’où nous venions.
Après avoir pris nos maigres bagages, ma mère et moi avons continué à pied jusqu’à Poissy que nous avons atteint le lendemain vers 11h30. Ce que personne ne savait, au moment où nous avons quitté nos compagnons, c’est que les Troupes Allemandes étaient entrées à Nesles à 17h05, soit environ une heure après notre départ: ceci explique la direction des troupes Françaises en sens contraire de la nôtre. Notre Monument aux Morts conserve, gravés dans la pierre, le souvenir de tous les Neslois qui ont sacrifiés leur vie à leur pays lors des derniers conflits.
1870- 1871
BERNAY H.
DOLLOT J.
LARDIERE L.
1914 -1918
ADAM Fernand | LEBRUN Georges |
BACQUEVILLE Florian | LEBRUN Louis |
BAUDON Charles | LECLERCQ François |
BENOIST Émile | LEFEVRE Auguste |
BERNAY Théophile | LEFEVRE Émile |
BLIN Louis | LEFEVRE Gabriel |
BONNAIRE Henri | LEFEVRE Émile |
CHABANNE Raoul | LEFEVRE Georges |
COLIGNON Émile | LEFEVRE Marcel |
CORRE Marc | LEFEVRE Onésime |
COUSIN Ambroise | LEFEVRE. René |
CRAMPON Camille | LEGROS André |
CRON Charles | LEVEL Nestor |
CIOCCO Marcel | LE MEVEL Georges |
DEMULLET Louis | LEROY Georges |
DENIS Ernest | NARCON René |
DUBOIS Charles | PARTOIS – Alfred |
DUBOIS Maximin | PATTE Eugène |
DURU Léon | PATTE Gaston |
FASQUEL Alexandre | PATTE Georges |
FOURNIER Pierre | PETIT Georges |
GODRET Charles | POULAIN DE CORBION Pierre |
GONTIER Robert | PRAT François |
GOURBIER Henri | ROUAULT Auguste |
HERBU Arthur | THEURE Maurice |
HIOLET Fernand | VENDENDRIESCHE Albert |
HURTRET Omer | VANEME Henri |
JORELLE René | VALETTE Marcelin |
LAVEISSIERE Eugène | WAGNER Henri |
1939 -1945
ADAM Roger | GODIN Émile |
COCU Léonce | HOUDIN Maurice |
GAUGE Raymond * | ROIRON Robert |
* Mort au combat à Bus-la-Mésière dans la Somme le jour de l’entrée des Allemands à Nesles le 10 juin 1940.
AFN 1952 -1962
PARTOIS Gérard
En 1940
Victimes civiles de notre commune
Le 10 juin 1940, jour de l’entrée des troupes de l’armée allemande dans Nesles, M. Pierre Ancelin (boulanger face au grand porche de l’église) fuit Nesles avec son épouse Mme Gilberte Ancelin et leurs deux enfants Francis et Paules. Leur véhicule explose sur une mine, rue Guichard à Parmain.
Dans la soirée de ce même jour, durant un duel d’artillerie entre les deux armées M. Jean-Baptiste Dauby, M. Charles Leroux et M. Jean Marquet sont mortellement blessés par des éclats d’obus.
M. Paul Caffin meurt d’épuisement durant l’exode.
En 1944
M. Joseph Payo des Forces Françaises de l’Intérieur est fusillé à Véniel-Pluvigner (Morbihan) le 21 juillet 1944.
M. Robert Roiron meurt le 23 octobre 1944 à Essen en Allemagne.
Jean Leclerc
Président de la Mémoire du Temps passé